Octobre rose - Reine Albarede
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Mois OCTOBRE ROSE – PORTRAIT : Reine Albarede

Présidente : Reine ALBAREDEMail : claude.albarede@orange.fr Tél : 06 82 57 70 51 Associations, Octobre rose Mois OCTOBRE ROSE Dans le cadre d’Octobre Rose, la mairie de Técou met à l’honneur des femmes qui ont été directement ou indirectement touchées par le cancer, ainsi que celles qui contribuent chaque jour à la vie du village. À travers leurs témoignages, leurs conseils et leur regard sur la maladie, mais aussi sur la condition féminine, nous aurons l’occasion de découvrir des parcours inspirants et des femmes d’exception. PORTRAIT : Reine Albarede 30 septembre 2024 Valérie Chauvet La « Fleur de l’espoir » association fondée en 2008 et créée par Reine Albarede a pour mission de soutenir la Ligue contre le Cancer, tant sur le plan financier (recherche, aide aux malades) que sur le plan éducatif (sensibilisation, actions de dépistage). Elle organise, en collaboration avec d’autres associations et les bénévoles, des événements conviviaux tels que des lotos, bals, randonnées, afin de promouvoir des habitudes de vie saines et de mettre en pratique les recommandations en matière de prévention. Qui se cache derrière Reine Albarede, présidente de l’association « Fleur de l’espoir” et bénévole de la “Ligue contre le cancer” ? Je suis Reine Albarede, 74 ans, j’habite à Técou, técounaise pure souche. J’ai été infirmière en psychiatrie pendant 35 ans. Et c’est le cancer qui m’a sorti de ma vie professionnelle à 55 ans en 2005, quand j’ai eu mon cancer du sein. J’ai créé l’association “Fleur de l’espoir” parce que je voulais faire un geste vis-à-vis de la « Ligue contre le cancer » dont je suis une bénévole active et anciennement administratrice durant 7 ans. Pouvez- vous partager votre histoire de la découverte de votre cancer ? Je faisais des mammographies tous les 2 ans, de façon régulière. Et en 2005, je devais partir en croisière au mois de décembre. Au mois d’octobre, je me suis dit, par prudence, il y a 2 ans que tu n’as pas fait de mammographie, tu vas la faire mais en ayant aucun signe. En sortant de la mammographie, on m’a dit : “il y a une petite boule”. Parce qu’ils avaient du mal à mettre le mot “cancer” sur la maladie. Et là très vite, ça a été chirurgien, et puis ça s’est enchaîné. Et 15 jours après, en forçant un petit peu le passage, j’ai pu être opérée et j’ai pu subir tout ce qui va, la chimio, les rayons, l’hormonothérapie. Tout ça a duré 5 ans. Mais ce que je voudrais préciser, c’est que je n’avais aucun signe avant-coureur. J’avais un nodule qui faisait 1,8 cm sous le mamelon. Donc qui dit sous le mamelon, dit pas forcément détecté lors de la palpation. Et quand on me dit : “je n’ai pas de boule, je suis bien, moi je n’ai pas de cancer”, je leur dis toujours que sous le mamelon, il peut s’y cacher et vous ne le voyez et ne le sentez pas. C’est pour ça que je me bats pour que les femmes fassent des mammographies. Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez appris le diagnostic ? Et ben, je vais mourir. J’avais 55 ans, 2 petits enfants, un de 3 ans et l’autre d’un an. Je me suis dit : “Tu ne les reverras plus”. Quand je me suis un peu ressaisie, j’ai vite téléphoné à mon médecin. En sortant, je ne savais pas où j’avais la voiture qui était pourtant garée devant l’établissement, mais je ne savais pas où elle était. C’était un coup de massue. Surtout quand on ne s’y attend pas parce que j’aurais eu mal, j’aurais eu des signes, peut être que je me serais dit : ”Bon peut être que tu as un cancer”. Mais là, j’ai quitté mon travail une demi-heure plus tôt pour pouvoir monter à Albi faire la mammographie la fleur au fusil. Quels ont été les moments les plus difficiles durant le traitement ? Savoir gérer l’entourage. Moi, j’ai eu beaucoup de chance parce qu’étant infirmière, on nous apprend que quand on a des emmerdements, en parlant poliment, on doit les laisser devant la porte. Quand on rentre avec la blouse, on met la blouse, on doit être quelqu’un au service des malades, mais de vous, on ne s’en occupe pas. Les ennuis que j’avais, je ne savais pas où les poser. Donc je suis allée voir la “Ligue contre le cancer”. Et là, j’ai trouvé un médecin qui était bénévole. On a discuté. Et j’ai pu cracher toute la lourdeur de l’annonce. Vous parlez de l’entourage, c’est-à-dire ? Leur maladresse ? Le fait de ne pas savoir quoi faire ? Pas savoir quoi faire, c’est sûr. Maladroit… “Ce n’est pas possible, on n’y croit pas, on n’y croit pas. Enfin tu te connais ! Tu connais les traitements, tu en as eu vu des cancers ? Ce n’est pas possible !” Et là, un déni de l’entourage. Et quand je dis un déni, j’avais l’impression que le cancer se transmettait par téléphone. Parce que j’ai de la famille qui m’a tourné le dos. Par la suite, on a réfléchi, on y est revenu, on en a rediscuté mais au départ ça fait très mal. Je me suis sentie complètement isolée de la famille proche, des copains, des amis. J’étais contagieuse, le cancer, ça s’attrapait. C’était en 2005 quand même. Je pense qu’aujourd’hui les mentalités ont changé. Parce que c’est très violent quoi. Peut-être que j’ai voulu moins l’extérioriser, parce que je n’avais pas envie de faire souffrir ma fille qui avait 25 ans, les petits, le mari qui ne comprenait pas ce qui m’arrivait. Et d’ailleurs le mari a toujours dit que j’allais très bien tout le temps, même quand je vomissais ou j’étais blanche comme un linge. Mais pour lui, j’allais toujours très bien. Il était dans un déni complet. Je ne lui reproche pas parce que je pense qu’il a été surpris et maladroit, parce qu’on ne lui avait pas dit comment il fallait faire. Et comment cette expérience a-t-elle changé votre façon de voir la vie ? Oh ! Elle